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L'Ambition du beau au Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne

Au Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne, l'exposition "L'Ambition du beau" montre la vocation d'une institution étroitement associée au secteur industriel pour que la beauté infuse la production et la vie de la population.

13/3/2025
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9/11/2025
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Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne

À Saint-Etienne, le Beau au service de l'Industrie

  • La fondation du musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne, aux origines du design
  • La collection de Jean-Marie Ogier
  • Les Beaux-Arts à partir des années 20
  • Le beau dans la rue et les objets du quotidien
  • Des collections permanentes de premier plan : cycles, armurerie et rubans
Plongée dans l'histoire du Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne
Albert Maignan - La ville de Saint-Etienne présente à la France les produits de son industrie (détail) (c) Yves Bresson

Acculturation des ouvriers au Beau : un musée associé au secteur industriel

À la fin du XIXe siècle, Saint-Étienne est une ville industrielle importante habitée à 75% d'ouvriers. L'art reste dans la sphère privée, jusqu'à ce que l'Exposition Universelle de Londres en 1851 ne crée un véritable choc : la France est dépassée par le Royaume-Uni et l'Allemagne dans les arts industriels. L'enseignement des arts est alors réformé pour donner toute sa place à ce qui deviendra plus tard le design. À Saint-Etienne, Marius Vachon convainc le maire Ëmile Girodet de fonder le Musée d'Art et d'Industrie en 1890 pour favoriser "l'acculturation des ouvriers au Beau".

La collection de Jean-Marie Ogier : chefs-d’œuvre des arts décoratifs

En 1912, le musée acquiert la collection d'un dessinateur de fabrique issu d'une famille de passementiers : Jean-Marie Ogier (1827-1900). Ce dernier poursuit une carrière de peintre portraitiste et paysagiste avant de faire fortune grâce à des placements financiers. Il établit alors dans son appartement un véritable cabinet de curiosités, et constitue ainsi une collection de 700 pièces d'arts décoratifs. On y trouve notamment un superbe coffret de mariage italien du XIVe siècle, produit d'un sublime travail de marqueterie en incrustation d'ébène, étain, peuplier, poirier et corne à motifs géométriques (voir la présentation dans la vidéo de visite guidée).

"Seul le musée d'Art et d'Industrie de Saint-Étienne a conservé ce lien avec la technologie, avec les entreprises, avec la production." Marie-Caroline Janand, Directrice du Pôle Muséal de Saint-Étienne

À partir des années 20, priorité aux Beaux-Arts

Dans les années 1920 et 1930, la politique d'acquisitions du Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne privilégie les Beaux-Arts avec une approche très académique, voire archaïsante. Le musée s'approvisionne beaucoup dans le Salon des Arts du Forez de Saint-Étienne qui expose des artistes locaux. Il fera néanmoins l'acquisition de quelques œuvres d'artistes reconnus, comme ces Nymphéas de Monet (1907). Le Portrait de Madame Agnès peint en 1925 par Jules Dunand (visuel ci-dessous) combine avec audace un réalisme précis et délicat du visage avec un traitement abstrait du vêtement de style art déco.

Architecture et commerce : le Beau est dans la rue et les objets du quotidien

Saint-Étienne, ville d'art et d'histoire, rassemble de nombreux édifices remarquables par leur architecture, notamment art déco. La Maison sans escaliers (visuel ci-dessous) est un exemple de la créativité et de l'innovation d'architectes locaux dans la première partie du XXe siècle. Le style art déco se retrouve aussi dans les enseignes, les affiches publicitaires et dans les emballages, comme cette boîte à sucre Casino. Ainsi, l'ouvrier est censé habiter le Beau, le croiser dans la rue et le ramener chez lui.

Collections permanentes : cycles, armes, rubans

Le Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Étienne a rouvert en 2001 dans des espaces rénovés par Jean-Michel Wilmotte. Il rassemble la première collection publique française de cycles (400 cycles et 700 affiches publicitaires), la deuxième collection publique d'armes de France après le Musée de l'Armée à Paris et la première collection de rubans au monde avec un million de rubans., 150 machines de production et 80 prototypes de haute couture (Chanel, Givenchy...). La première bicyclette française a été fabriquée à Saint-Étienne par les frères Gauthier. La rubanerie est une des industries majeures du territoire depuis le XVIe siècle : le musée en explore toutes les dimensions, depuis l'élastique du sous-vêtement en passant par les robes anciennes et la haute-couture.

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13/3/2025
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9/11/2025
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Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne
2 place Louis Comte 42000 Saint-Étienne
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10 h à 18 h

Jean Dunand - Portait de Madame Agnès (1895) Photo Yves Besson
Jean-Claude Tissot - Vase décoratif à décor d'arabesques (1878) Collection privée Boucheron Photo Culture First
Emile Belet - Vase d'Arezzo (1889) Manufacture nationale de Sèvres Photo Philippe Hervouet
La Maison sans escaliers

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