Cosmos, de Maëlle Poésy
Dans les années 60, trois femmes américianes parfaitement formées se voient refuser l'aventure de l'espace. Basé sur des faits réels, un spectacle inventif et touchant, interprété par de formidables actrices.
Maëlle Poésy conception et mise en scène
Kevin Reiss et Maëlle Poésy texte
Avec Caroline Arrouas, Dominique Joannon, Elphège Kongombe Yamale, Liza Lapert, Juliette Savary en alternance avec Mathilde-Edith Mennetrier
Cosmos de Maëlle Poésy et Kevin Reiss
- L'histoire, inspirée de faits réels, de femmes astronautes hautement qualifiées qui se voient refuser l'aventure de la conquête spatiale dans l'Amérique machiste des années 60
- Un témoignage émouvant et captivant de la lutte pour l'égalité
- Partager le rêve de l'espace et la fascination pour l'infiniment grand
- Une mise en scène intelligente et inventive dans une superbe scénographie
- Des actrices aux personnalités marquées pour une interprétation remarquable
Le projet Mercury 13
Au début des années 60, la NASA sélectionne treize femmes-pilotes pour une formation d'élite pour devenir astronaute. Dans cette pièce, trois des candidates passent tous les tests (physiques, psychologiques), les réussissent parfois mieux que les hommes et se préparent à démarrer leur formation... qui est annulée la veille. Pour être astronaute, il faut impérativement avoir été pilote de chasse, un métier strictement réservé aux hommes. Dépitées, elles se battent dans les médias, vont au Congrès et jusqu'à la Maison Blanche où le Président Lyndon Johnson les traite avec condescendence, à l'image d'une société américaine conservatrice et machiste.
Le rêve de l'infiniment grand
La fascination pour l'espace et l'infiniment grand commence en 1957 quand, en levant la tête, nos pilotes voient passer le Spoutnik, le premier satellite au monde à faire le tour de la terre. Chacune à sa manière, avec des personnalités très différentes, partage sa passion pour la science et le rêve d'une aventure humaine unique. Aux côtés des trois femmes-pilotes, deux personnages étonnants et cocasses donnent les clefs de cette fascination : une atrophysicienne-acrobate qui évolue en funambule et trapéziste sur un grand portant et une astrobiologiste née en Centrafrique qui raconte avec beaucoup d'humour comment une enseignante de son pensionnat catholique de Bangui vole sa radio à la mère supérieure pour écouter l'arrivée de Gagarine dans l'espace.
" Si on ouvre un programme spatial aux minorités, après les femmes qui seront les prochains ? Les Portoricains ? Les Noirs ? " Lyndon Johnson
Le témoignage d'une lutte pour l'égalité
Les actrices remarquables rendent compte avec beaucoup de dignité et de justesse de l'injustice de la société américaine machiste des années 1960, des préjugés et du mépris dont elles ont souffert. Caroline Arrouas sort du lot en Jane, épouse d'un sénateur démocrate et mère de huit enfants qui porte haut le combat pour vivre pleinement le rôle de mère et de scientifique. Finalement, ce sont les Soviétiques qui enverront la première femme dans l'espace, Valentina Terehkova.
Superbe scénographie
Dans un espace parfaitement maîtrisé, le décor se creuse d'orifices où les personnages s'appuient, se posent, parlent, observent. Les moments d'acrobatie onirique et poétique rendent plus évident et tangible le désir et le rêve de l'aventure spatiale. La scénographie d'Hélène Jourdan utilise avec beaucoup d'intelligence lumières, photos et vidéos en contrepoint d'une présence très maîtrisée des comédiennes sur scène.
Maëlle Poésy
L'actuelle Directrice du Théâtre Dijon-Bourgogne a été formée à l’École du Théâtre national de Strasbourg. Comédienne, autrice et metteuse en scène, Maëlle Poésy explore au fil des créations un « théâtre de la confrontation » qui questionne la société et ses composants individuels. C'est une habituée du Festival d'Avignon dont elle a fait l'ouverture en 2016 avec Ceux qui errent ne se trompent pas. Au même Festival, elle présente l'Énéide en 2019 et ANIMA en 2022.