Gertrude Stein et Pablo Picasso au Musée du Luxembourg
Comment les deux artistes et amis intimes ont chacun inventé un nouveau langage, littéraire pour l'une, pictural pour l'autre. Une révolution qui a profondément marqué l'art moderne.
L'exposition Gertrude Stein et Pablo Picasso
- Gertrude Stein, collectionneuse avisée et écrivaine novatrice
- Une rencontre féconde entre Pablo Picasso et Gertrude Stein
- Comment les deux amis intimes on inventé un nouveau langage, littéraire ou pictural
- La postérité : l'influence sur l'art moderne américain
Gertrude Stein (1874-1946)
Après des études de psychologie et de médecine, Gertrude Stein s'installe à Paris en 1904 chez son frère Léo et renonce à une carrière scientifique. Elle et son frère sont des collectionneurs avisés de l'avant-garde qui bouillonne à paris, en particulier des peintres comme Cézanne. Ses recherches sur la conscience pendant ses études de pyschologie l'amènent à expérimenter un nouveau langage littéraire fondé sur la répétition : le sens se construit peu à peu, par couches ajoutées. Gertrude Stein est aussi un personnage-phare de la vie intellectuelle parisienne. Féministe, homosexuelle, elle rencontre sa compagne Alice B. Toklas en 1907 et vit avec elle de 1909 jusqu'à sa mort. Elle gère son image et les photos d'elle sont solennelles, alors qu'elle est connu pour sa joie de vivre et son humour.
La rencontre Pablo Picasso et Gertrude Stein
Les deux artistes se rencontrent en 1905 et fondent immédiatement une amitié durable. Ils partagent de nombreux points : un mode de vie marginal, la stimulation des milieux d'avant-garde, la passion pour Cézanne.
" Un coup de foudre amical." Assia Quesnel, commissaire de l'exposition
Un nouveau langage
Tant Picasso que Gertrude Stein innovent par la déconstruction des formes. Picasso commence sa période cubiste, tandis que Gertrude Stein écrit dans un style surprenant fondé sur la répétition de mots ou de phrases. Son premier ouvrage écrit ainsi, Tender Buttons (1904), suscite l'incompréhension. Dans les deux cas, le sens ne se révèle que par l'association de formes décomposées.
Une influence pérenne sur l'art américian
L'exposition montre habilement l'influence de cette révolution sur l'art moderne américain, en particulier celui du New York underground des années 60. C'est le cas de plusieurs disciplines : danse avec des chorégraphes comme Lucinda Childs et Trisha Brown, musique avec des compositeurs comme John Cage. L'exposition fait ensuite le rapprochement avec le courant néo-dada qui réunissait des artistes comme Jasper Johns ou Robert Rauschenberg, l'art minimal et conceptuel et enfin l'art contemporain américain.