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Le Prix, un beau duo de théâtre avec Pierre Arditi et Ludmila Mikaël
Au Théâtre Hébertot, Pierre Arditi et Ludmila Mikaël incarnent subtilement l'injustice d'un Prix Nobel, mais aussi l'histoire d'une relation de 30 ans pleine de secrets entre deux scientifiques de renom.
Ludmila Mikaël et Pierre Arditi se retrouvent dans Le Prix
- Une visite impromptue le soir de la remise du Prix Nobel de chimie
- Bien plus qu'une histoire d'injustice
- Une mise en scène sobre et délicate
Une visite inattendue le soir de la remise du Prix Nobel
Nous sommes le 10 décembre 1946, dans une chambre du Grand Hôtel de Stockholm. L'Allemand Otto Hahn (Pierre Arditi) s'apprête à recevoir le Prix Nobel de Chimie pour ses travaux sur la fission nucléaire. Mais il reçoit la visite inattendue de Lise Meitner (Ludmila Mikaël), physicienne et chimiste avec qui il a travaillé pendant 30 ans à l'Université de Berlin. Lise est juive. En 1938, elle a dû quitter l'Allemagne nazie pour se réfugier à Stockholm où elle réside encore. Lise vient rappeler à Otto qu'elle mérite autant que lui ce Prix Nobel. Le dialogue, au-delà de la dénonciation de l'injustice, évolue vers l'exploration de 30 années d'une relation complexe faite de désirs, de joies, de sentiments secrets et de frustrations....
Les subtilités d'une relation complexe
Dans cette rencontre qui semble tout remettre en cause, la finesse du texte et du jeu nous emportent dans un face-à-face captivant et nuancé, bien au-delà de la simple récrimination. Ludmila Mikaël et Pierre Arditi sont parfaits de nuance, de retenue, avec une diction qui prend le temps de faire ressentir les subtilités de cette relation. Amour platonique, désir frustré, occasions manquées, lâcheté ordinaire mais aussi la joie d'évoquer le bon vieux temps : c'est toute une palette de sentiments qui est effleurée avec brio et sans excès.
"Ces personnages ont fait l’histoire, mais leur séparation, le vide, la souffrance qu’elle a laissée, est au cœur de leurs préoccupations." Tristan Petitgirard, metteur en scène
Une mise en scène sobre et délicate
Sur un fond musical de Mélodie hongroise de Schubert, la chambre d'hôtel cossue est éclairée par la lumière nordique d'un mois de décembre à Stockholm. Par les fenêtres, on voit une architecture élégante et froide. L'ambiance est créée, celle d'un bilan grave et fondamental sur le travail d'une vie, le temps perdu, les comportements qu'on regrette. Mais les personnages ne peuvent s'empêcher de s'attacher avant tout aux souvenirs heureux d'une collaboration intense et fructueuse, d'une complicité inégalée et d'une intime compréhension réciproque. C'est celà, la beauté de la pièce.
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Cyril Gely texte
Tristan Petitgirard mise en scène
Avec PierreArditi, Ludmila Mikael, Clara Borras et Emmanuel Gaury
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