Gustave Caillebotte - Peindre les hommes au Musée d'Orsay
Caillebotte peint l'homme bourgeois et sûr de lui dans la modernité triomphante du Paris haussmannien. Une sélection impressionnante d'œuvres rarement montrées, reflet de la délicate maîtrise du peintre.
Gustave Caillebotte et la masculinité au Musée d'Orsay
- Gustave Caillebotte, l'Impressionniste collectionneur et mécène
- Un univers masculin, plutôt bourgeois et sans sentimentalité
- Le témoin du triomphe éclatant de la modernité urbaine à Paris au XIXe siècle
- Une sélection époustoufflante de peintures issues pour la majorité de collections particulières
Gustave Caillebotte, l'Impressionniste collectionneur et mécène
Gustave Caillebotte (1848-1894) est un peintre français, mécène et collectionneur d'art. Issu d'une famille aisée (son père a fait fortune dans l'industrie textile et l'immobilier), il abandonne rapidement des études de droit pour se former à l'École des Beaux-Arts de Paris. À la mort de son père en 1874, il hérite d'une importante fortune, ce qui lui permet de se consacrer pleinement à la peinture sans avoir à se soucier de considérations financières. Grâce à cet héritage, il devient aussi un mécène influent qui soutient financièrement les Impressionnistes tout en constituant une importante collection d'art qui formera une partie importante des œuvres du musée d'Orsay. Bien qu'il ait rejoint les Impressionnistes, ses œuvres se distinguent par des perspectives précises et une attention particulière aux détails dans une veine plus réaliste.
Caillebotte est surtout connu pour ses scènes de la vie urbaine parisienne, comme Les Raboteurs de parquet (1875) et Rue de Paris, temps de pluie (1877). Il s'intéresse également à la représentation des classes sociales et des paysages, notamment ceux de sa propriété à Yerres ou des scènes de villégiature en bateau sur la rivière. Ses thèmes favoris incluent l'architecture, les loisirs bourgeois et la modernisation de Paris. Il décède brutalement d'une congestion cérébrale en 1894, à l'âge de 45 ans.
Un univers masculin, bourgeois et sans sentimentalité
L'exposition adopte un angle aussi fascinant que mystérieux : les hommes sont très largement présents dans l’œuvre de Caillebotte. Des hommes plutôt bourgeois, bien vêtus, dans des attitudes à la virilité confiante et assurée, qui profitent de leur amitié sans sentimentalité : les couples ou les relations amoureuses sont absents de son œuvre. Caillebotte fait aussi vivre son idéal de fraternité républicaine dans sa peinture en représentant avec une grande délicatesse ouvriers, employés de maison, jardiniers. Lorsqu'il quitte le centre de Paris pour une maison au Petit-Gennevilliers en grande banlieue parisienne, il héberge chez lui deux bateleurs qui l'accompagnent dans sa passion pour la navigation. Il partage sa vie jusqu'à sa mort avec Charlotte Berthier qu'il n'épousera jamais cependant.
« La vie me semble être une chose atroce […]. Heureusement au dessus de tout cela reste la question d’art et sur celle-là je suis tranquille. » Gustave Caillebotte
Le témoin du triomphe éclatant de la modernité urbaine
Caillebotte donne une large place à l'urbanisme moderne et triomphant de Paris dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Ses tableaux donnent une large place à l'architecture haussmannienne, aux perspectives des boulevards, aux balcons filants. Les intérieurs cossus respirent l'aisance sans ostentation et reflètent l'élégance moderne qui triomphe à Paris. Caillebotte montre aussi la modernité par ses focus sur le progrès technologique, comme dans son Pont de l'Europe à la structure métallique innovante.
Une sélection époustoufflante
Il ne faut rater sous aucun prétexte cette'exposition pour la qualité et la diversité des tableaux et dessins. Une majorité provient de collections particulières, et le reste des plus grands musées d'Europe et d'Amérique du Nord. Le parcours combine subtilement les pièces de taille réduite aux œuvres de grande taille, avec des explications intéressantes et claires.
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Partie de bateau (vers 1877-78) Musée d'Orsay, Paris
Le pont de l’Europe (1876) Association des amis du Petit Palais, Genève
Canotiers (1877) Collection particulière
Partie de Bézigue (vers 1881) Louvre Abu Dhabi