Jean Hélion au Musée d'Art Moderne de Paris
Exploration de l'abstraction, retour à la figuration, bouillonnement créatif : l'exposition Jean Hélion au Musée d'Art Moderne de Paris permet de redécouvrir une figure importante de la peinture du XXe siècle.
Jean Hélion au Musée d'Art Moderne : la redécouverte d'un peintre important du XXe siècle
- Un pionnier de l'abstraction
- Un retour à la figuration sans abandonner le langage de l'asbtraction
- Ruptures et déséquilibres, dans un style fluctuant
- La redécouverte d'un peintre encore méconnu
Un pionnier de l'abstraction
Jean Hélion (1904-1987) se lie d'amitié dans le Paris de l'entre-deux guerres avec des artistes qui auront une grande influence sur son choix de l'abstraction : Joaquín Torres-García, Theo van Doesburg, Piet Mondrian. En 1932, il participe à la naissance du mouvement Abstraction-Création qui fédère tous les courants non-figuratifs. À partir de 1934, il s'installe aux Etats-Unis où il est proche de Marcel Duchamp. Ses peintures abstraites se distinguent par la vigueur et la fragilité des formes à l'équilibre instable, dans de grandes compositions structurées.
Retour à la figuration
À partir de 1939, comme dans son célèbre tableau Figure tombée, des silhouettes humaines réapparaissent dans ses peintures. Jean Hélion considère que l'abstraction ne suffit plus à rendre compte de la vie, de sa complexité et de sa richesse. Il revient à la figuration, ce qui lui vaut beaucoup d'incompréhension à un moment où l'abstraction triomphe. Il conserve cependant des points forts de son langage pictural. Il aborde de nombreux genres : le nu, le paysage, la nature morte, l'allégorie, la peinture d'histoire.
"Dessiner n'est pas voir, mais plutôt montrer. C'est révéler. " Jean Hélion
Ruptures et déséquilibres
Des constantes apparaissent dans le style de Jean Hélion : la stylisation des formes, la structuration de l'espace, les contrastes de couleurs, la symétrie, l'équilibre instable. Il excelle aussi à donner du poids à des détails anodins : les fissures d'un mur, la pancarte "Essuyez vos pieds" sur un escalier, une flaque d'eau, un parapluie, des légumes... Il veut rendre compte de la vie, de sa force comme de sa fragilité, comme dans cet étonnant tableau Grande mannequinerie ou d'élégants mannequins en vitrine semblent observer, gênés, un mendiant couché devant la boutique. Sa production ne cesse de se réinventer et d'expérimenter, avec parfois plus ou moins de réussite dans le traitement de la matière et de la couleur dans les Nus des années 50. Sa peinture oscille entre dérision et gravité, rêve et document, en s'inspirant du quotdien, des rues de Paris.
Redécouverte
Célébré de son vivant, Jean Hélion était un grand mondain dans le milieu des artistes et des écrivains. Il a fait l'objet de grandes rétrospectives, notamment au Grand Palais (1970), au Musée d'Art Moderne de Paris (1977) et au Centre Pompidou (2004). Le Musée d'Art Moderne a souhaité rendre justice à la singularité de l’œuvre de ce peintre important du XXe siècle.
L'Escalier (1944) Collection particulière, courtsey Applicat Prazan, Paris
Homme à la joue rouge (1943) Collection particulière
Nature morte au hareng saur et pain (1942) Collection particulière
Suite vaniteuse à l'atelier (1982) Courtesy galerie Alain Margaron
L'Homme couché sur un banc (1950) Musée Zervos, Vézelay
Grande mannequinerie (1951) Musée d'Art Moderne de Paris
À rebours (1947) Centre Pompidou, Paris
Holocaustes (1977) Centre Pompidou, Paris