L'art du paraître au XVIIIe : Luxe de poche au Musée Cognacq-Jay
Spectacles expos

Luxe de poche, le raffinement XVIIIe au Musée Cognacq-Jay

Signes du raffinement exquis de la haute société au Siècle des Lumières, les magnifiques objets et accessoires portés au quotidien sont aussi une façon d'affirmer son statut social.

28/3/2024
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29/9/2024
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Musée Cognacq-Jay

Luxe de poche : le bon goût du XVIIIe siècle au musée Cognac-Jay

  • Une remarquable sélection d'accessoires précieux, raffinés et... astucieux !
  • L'art du paraître dans la haute société du XVIIIe siècle : une passionnante analyse historique
  • Des sources d'inspiration dans les arts et l'exotisme
  • Un savoir-faire hautement créatif porté par de grands artisans
  • La passion des collectionneurs, de Frédéric II à Ernest Cognacq

Un sommet de raffinement

Coffrets, tabatières, bonbonnières, flacons à parfum, boîtes à fard et à mouches, étuis à nécessaire, étuis à messages : le raffinement des objets présentés dans cette merveilleuse exposition laisse sans voix. Les objets scintillent de leur or et sont enrichis de pierres dures ou de pierres précieuses. Ils sont couverts de nacre, de porcelaine ou d’émaux translucides, parfois ornés de miniatures. La créativité est sans limite. Un ravissant pistolet miniature en or, émail et perles fines vaporise du parfum en laissant éclater des pétales de fleurs. Un étui à nécessaire en or, émail, nacre et velours rose contient tout ce qu'il faut pour l'ouvrage de ces dames. Un combiné tabatière-lorgnette permet de voir et être vu au spectacle et de priser du tabac en même temps. Un drageoir en forme de tatou (un mammifère entièrement recouvert de plaques osseuses et de corne) laisse imaginer de savoureuses friandises...

L'art du paraître

L'exposition est passionnante par son analyse historique des mœurs de la haute société du Siècle des Lumières. Portés au quotidien sur soi, dans ses vêtements ou des poches confectionnées à cet effet, ils sont sortis avec élégance pour manifester un statut social. Les délicates boîtes à rouge ou à mouches servent aux rituels de la toilette, tandis que les flacons à parfum éveillent les sens. En société, il est de bon ton de sortir de sa poche une jolie tabatière pour offrir du tabac à sa compagnie, ou d'exposer un nécessaire dont les accessoires miniature sont astucieux et surtout raffinés. Au théâtre et au bal, les ingénieuses lorgnettes permettent de voir et être vu, tandis que les étuis à message entretiennent les correspondances sentimentales. En cas d'émotions trop fortes, de somptueux flacons à sels permettront à ces dames de reprendre leurs esprits.

Portés au plus près de soi, ces objets sont à la fois intimes et eminemment sociaux.

Des sources d'inspiration littéraires, artistiques ou exotiques

Miroirs de leur époque, ces accessoires suivent l'évolution du goût comme les effets de mode d'une société en mouvement. Les miniatures reproduisent des œuvres mythologiques ou pastorales des maîtres de la peinture du XVIIIe siècle : Watteau, Fragonard, Boucher, Greuze. Les références littéraires attestent de la culture et de la sensibilité de leur propriétaire. Avec l'essor des échanges marchands se développe un goût pour l'exotisme que l'on voit dans les décors à "chinoiseries". Les artisans et orfèvres innovent pour imiter les matériaux exotiques, tel ce vernis Martin qui imite la brillance de la laque.

La virtuosité des orfèvres

De la fabrication à la diffusion, une économie inventive et florissante se développe à Paris et en Europe. La mode pour ces objets de luxe favorise la créativité des orfèvres et des bijoutiers qui rivalisent de virtuosité. La curiosité scientifique et l'attrait pour les sciences naturelles, telle la minéralogie, favorisent la création d'objets à la fois érudits et utiles. Leur fabrication requiert le savoir faire de nombreux artisans d'art : peintres. émailleurs, lapidaires, vernisseurs. Ces objets se déclinent du luxe au "populuxe", dans des matériaux précieux ou plus anodins : bois paille, papier mâché, écaille.

La passion des collectionneurs

Point de départ de cette nouvelle exposition, la remarquable collection d’Ernest Cognacq est enrichie de prêts d’institutions prestigieuses comme le musée du Louvre, le musée des Arts décoratifs de Paris, le Château de Versailles, le Palais Galliera,  le Victoria and Albert Museum à Londres ou les collections royales anglaises qui ont prêté une fabuleuse tabatière de table en pierre, or et diamants qui faisait partie de la collection du roi de Prusse Frédéric II, un autre grand amateur de ces objets (sa collection comptait 300 pièces remarquables).

28/3/2024
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29/9/2024
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Musée Cognacq-Jay
8 rue Elzévir 75003 Paris
Du mardi au dimache de 10 h à 18 h

Tabatière, étui à nécessaire, couvercle de boîte, tabatière de table de Frédéric II de Prusse, accessoires pour parfum, fard et mouches, tabatière en forme de carosse, tabatière en or, drageoir

Photos Culture First
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