Exposition Rothko à la Fondation Louis Vuitton

• Un regard complet sur la production de l'artiste, des débuts figuratifs aux compositions abstraites
• 115 œuvres issues des plus grands musées et collections privées
• L'intégralité des séries spéciales : les Rothko rooms de la Tate et de la Philips Collection
• L'immersion dans un monde hypnotique et vibrant de formes en suspension

Mark Rothko

Né Marcus Rotkovitch à Dvink dans l'empire russe (aujourd'hui en Lettonie), Mark Rothko (1903-1970) émigre avec sa famille aux Etats-Unis en 1923. Brillant élève, il intègre la prestigieuse université de Yale qu'il abandonne en 1923 pour s'installer à New York où il rejoint l'Art Students League. Ses premières peintures des années 30 sont une exploration de la vie urbaine, notamment du métro de New York, avec des personnages anonymes presque absents, aux formes simplifiées. Dans les années 40, son répertoire est inspiré des mythes antiques et du surréalisme à travers lesquels s’exprime, pendant la guerre, la dimension tragique de la condition humaine. Il se tourne définitivement vers l'abstraction à la fin des années 40, avec ses fameuses compositions colorées en deux ou trois segments qui semblent vibrer de leur propre lumière absorbante et hypnotique.
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Les Rothko rooms

En 1958, Rothko reçoit la commande d'un ensemble de peintures murales pour le restaurant du Four Seasons au Segram Building de New York, ce nouveau gratte-ciel de Manhattan conçu par Mies van der Rohe. Il crée une trentaine d'oeuvres horizontales, avec des formes verticales dans une dualité de couleurs sombres. En décembre 1959, Rothko décide que son travail ne correspond nullement au lieu et résilie le contrat. Il récupère les tableaux qu'il donne à la Tate en 1969 pour qu'elles soient montrées dans une salle unique, à proximité des œuvres de Turner qu'il admire. Cet ensemble est présenté à titre exceptionnel dans son intégralité. En 1960, la Phillips Collection consacre au peintre une salle permanente, la première "Rothko Room", étroitement conçue avec lui, qui est également présentée dans l'exposition.

" Je suis devenu peintre car je voulais élever la peinture au même degré d'intensité que la musique et la poésie. " Mark Rothko

Une peinture vibrante et immersive

Mark Rothko est l'une des figures majeures du courant expressionniste abstrait, même s'il s'en est détaché. L'exposition permet de comprendre comment le peintre aboutit à des compositions hypnotiques et vibrantes, comme dotées d'une vie propre et d'une énergie intérieure. La technique de Rothko est inspirée des grands peintres de la Renaissance, comme Léonard de Vinci, qui applique plusieurs couches transparentes pour créer une peinture organique. L'atmosphère éthérée et les contrastes de couleurs vives ou sombres n'incitent pas nécessairement à la sérénité, Rothko s'en défend : "J'ai emprisonné la violence la plus absolue dans chaque centimètre carré de leur surface."

Les dernières années

En 1967, l'UNESCO commande à Rothko une peinture monumentale pour une annexe de son siège parisien. Cette œuvre devait être présentée à côté d'une sculpture d'Alberto Giacometti. Le projet est abandonné. L'exposition présente une serie de Black and Grey, des compositions en noir et gris élaborées entre 1969 et 1970, et les confronte à une scrulpture de Giacometti, L'Homme qui marche. Des teintes sombres qui annoncent le suicide de l'artiste en 1970 ? Ou l'aboutissement d'un minimalisme toujours plus affirmé ?