Boris Godounov au Théâtre des Champs-Elysées
Le chef d’œuvre de Moussorgski oppose avec brio la sombre solitude du pouvoir et les souffrances du peuple russe. Une chute imparable, mise en scène par Olivier Py.
Opéra en sept tableaux (1869) d’après Alexandre Pouchkine et Nicolas Karamzine
Andris Poga direction musicale
Olivier Py mise en scène
Pierre-André Weitz scénographie et costumes
Bertrand Killy lumières
Alexander Roslavets Boris Godounov
Victoire Bunel Fiodor
Lila Dufy Xenia
Svetlana Lifar La nourrice
Marius Brenciu Le Prince Chouïski
Mikhail Timoshenko Andreï Chtchelkalov
Roberto Scandiuzzi Pimène
Airam Hernández Grigori Otrepiev
Yuri Kissin Varlaam
Fabien Hyon Missaïl
Sarah Laulan L’aubergiste
Kristofer Lundin L’innocent
Barnaby Rea Mitioukha
Sulkhan Jaiani Nikititch
Orchestre National de France
Chœur de l’Opéra National du Capitole direction Gabriel Bourgoin
Maîtrise des Hauts-de-Seine direction Gaël Darchen
Olivier Py monte Boris Godounov de Moussorgski
- Une œuvre intense et crépusculaire sur la solitude du pouvoir et la repentance
- Olivier Py place ce drame flamboyant et dans l'Histoire russe moderne et contemporaine
- L'Orchestre National de France dirigé par Andris Poga
Grandeur et décadence d'un tsar
L’intrigue de Boris Godounov se déroule en Russie entre 1598 et 1605 et relate l’arrivée au trône, le règne et enfin la chute du tsar Boris Godounov. Pour accéder au pouvoir, le tsar est mêlé au meurtre du petit Dimitri, héritier légitime de la couronne. Toutefois, le novice Grigori, soutenu par le moine Pimène, tente de se faire passer pour le véritable héritier. Le tsar sombre alors peu à peu dans la solitude et la paranoïa, hanté par les souffrances de son peuple, la crainte d’être renversé et les remords de ses crimes.
Une œuvre sombre et d'une rare intensité psychologique
À travers cette pièce, Modeste Moussorgski (1839 –1881) livre une réflexion épique et shakespearienne sur la solitude du pouvoir à laquelle il oppose les souffrances du peuple russe. Cet opéra résume admirablement le style du compositeur russe, maître du fantastique en musique. Son style s’affranchit des conventions pour privilégier des atmosphères sombres et troublées, d’une grande intensité psychologique.
« Je veux que le son exprime l’idée, je veux la vérité. » Moussorgski
La mise en scène d'Olivier Py
Avec Pierre-André Weitz à la scénographie et aux costumes, Olivier Py crée un univers d'ombre et de lumière et joue des contrastes entre les ors et les marbres des lieux de pouvoir et la grisaille soviétique de la vie quotidienne du peuple. Fidèle à ses engagements politiques, le metteur en scène multiplie les références à l'Histoire russe moderne et contemporaine, de Staline à Poutine en passant par les milices Wagner. Un didactisme appuyé que facilite la fluidité des enchaînements scéniques.
Andris Poga et l'Orchestre National de France
Le chef letton Andris Poga collabore avec les formations les plus prestigieuses du monde. Lors des précédentes représentations de l'œuvre au Capitole de Toulouse, il a fait preuve de son habituelle maîtrise en sachant " tisser les mille détails du subtil tapis instrumental déroulé sous les voix, plein de nuances et de couleurs, tout en pleins et déliés. " (Diapason).