Pelléas et Mélisande de Debussy par Wajdi Mouawad
À l'Opéra de Paris, Wajdi Mouawad, que l'on connaissait pour ses pièces poétiques et viscérales, affronte dans Pelléas et Mélisande l'univers irréel et sobre de Maeterlinck et Debussy.

Wajdi Mouawad met en scène Pelléas et Mélisande à l'Opéra de Paris
- Une conte fantastique de l'amour impossible et suggéré
- La musique brillante de Debussy
- Wajdi Mouawad dans une aventure à l'opposé de son œuvre théâtral
L'innocence de deux êtres frappés par un amour irrésistible et pur
Sur la base du mythe de Tristan et Yseult, Pelléas et Mélisande est adaptée de la pièce symboliste de Maurice Maeterlinck publiée en 1893. Dans une atmosphère de conte fantastique, les jeunes Pelléas et Mélisande sont irrésistiblement attirés l’un vers l’autre. Pelléas est le demi-frère de Golaud, le mari âgé et jaloux de Mélisande. Cet amour pur se révèle progressivement à eux, mais reste inavoué jusqu'à la fin. Séparés par Golaud, leur destin ne peut s’accomplir que dans la mort. Ainsi, les personnages sont des incarnations sans passé, des figures irréelles au destin tragique.
Une musique qui a fait date
L'écrivain belge Maurice Maeterlinck est l’une des figures de proue du symbolisme, et sa pièce Pelléas et Mélisande en est l’emblème. Son œuvre est caractérisé par un éclectisme artistique, faisant la part belle à la littérature comme à la musique. Maeterlinck reçoit en 1911 le Prix Nobel de littérature. En 1892, Claude Debussy éprouve un coup de foudre littéraire pour la pièce Pelléas et Mélisande dans laquelle il trouve enfin le livret idéal pour la forme musicale qu’il ambitionne : un drame lyrique où les personnages chanteraient « comme des personnes naturelles ». A sa création à l’Opéra-Comique en 1902, l’opéra de Debussy suscita de vives polémiques, ce qui ne l'empêcha pas de s'affirmer comme un tournant dans l'histoire du lyrique. Claude Debussy (1862-1918) y affirme son langage musical novateur qui tire ses motifs de la nature et des mouvements de l’âme des personnages, plus que de leurs actions. On entre dans Pelléas et Mélisande comme dans une forêt, et la musique de Debussy rend merveilleusement l’atmosphère surnaturelle du conte.
"Ce sont deux personnes qui conçoivent le monde de l'invisible de la même manière. Ça, c'est rare." Wajdi Mouawad
Wajdi Mouawad aborde un univers d'émotions sobrement suggérées
Né en 1968 à Beyrouth, Wajdi Mouawad est un auteur, metteur en scène et comédien reconnu pour ses œuvres mêlant histoire personnelle et tragédies contemporaines. Marqué par la guerre civile libanaise et son exil en France, puis au Québec, à l'âge de dix ans, il explore dans ses pièces des thèmes comme l’identité, la mémoire et la quête de vérité. Son style théâtral se caractérise par une écriture poétique et viscérale, où la violence du passé côtoie une quête d’espoir et de réconciliation. Son cycle théâtral Le Sang des Promesses — composé de Littoral (1997), Incendies (2003), Forêts (2006) et Ciels (2009) — a marqué la scène internationale par sa narration fragmentée et ses personnages confrontés à des secrets familiaux. Wajdi Mouawad dirige le Théâtre national de La Colline depuis 2016. Il y a monté des pièces à la sensibilité à fleur de peau comme Tous des oiseaux (2017) qui aborde le conflit israélo-palestinien à travers les déchirements d’une famille multiculturelle. On y a aussi remarqué son cycle Seuls (2008), Sœurs (2014) et Mère (2021), et plus récemment Racine carrée du verbe être (2024).
La Presse en parle
"Une production à la fois littérale et poétique, portée par un duo exceptionnel dans les rôles-titres." Télérama
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Drame lyrique en cinq actes et douze tableaux (1902) sur un livret de Maurice Maeterlinck
Antonello Manacorda direction musicale
Wajdi Mouawad mise en scène
Sabine Devieilhe Mélisande
Huw Montague Randall Pelléas
Gordon Bintner Golaud
Jean Teitgen Arkel
Sophie Koch Geneviève
Amin Ahangaran un médecin
Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris
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