Peer Gynt (Ibsen / Grieg) monté par Olivier Py

Le périple effréné d'un anti-héros

Peer Gynt est un marginal, un mythomane qui « déchire le réel » (Bertrand de Roffignac). Acculé à la fuite suite à ses méfaits, il voyage aux quatre coins du monde et se lance dans une recherche effrénée d’aventures. Son périple commence dans les montagnes où il rencontre, comme dans un rêve, trois filles des pâturages, puis le roi des Trolls dont il séduit la fille, avant de reprendre la route pour rejoindre sa mère, Ase, qui se meurt.  Vingt ans plus tard, on le retrouve en Afrique, où il est devenu un riche marchand d’esclaves vivant dans la débauche. Fantasque, rêveur, poète, il croise au cours de ce périple épique et fantastique une foule de personnages qui, chacun à sa manière, abordent avec lui la question : « Qu’est-ce qu’être soi-même ?».    

Passer à côté de sa propre existence

Peer Gynt s’abandonne à une vie frénétique et sans contraintes, dans une quête éperdue pour donner du sens à son existence en réalisant ses rêves de grandeur. Mais l’éternel insatisfait poursuit un idéal qui le fait passer à côté de sa propre existence. Il fait un grand détour avant de revenir dans son village retrouver l’amour maternel et découvrir, peut-être, qui il est réellement. Peer Gynt est un double chef-d’œuvre, littéraire et musical. Mêlant tragique et comique, grotesque et sublime,exotisme et folklore, l’œuvre est un succès dès sa publication, en 1867. D’abord pensé comme un "Lesedrama" (un texte fait pour être lu), Peer Gynt devient un spectacle à part entière lorsque Henrik Ibsen propose à Edvard Grieg d’en composer la musique.

"Qu'est-ce qu'être soi-même ?"

Nouvelle production lyrique d'Olivier Py

Olivier Py propose une adaptation originale du texte d’Ibsent out en conservant la musique de Grieg. Il met l’accent sur le caractère initiatique d’un pèlerinage étourdissant. La scénographie est une grande réussite : vibrante, colorée sans excès, d'une grande intelligence dans les lumières et les mouvements sur scène. Les décors et les costumes de Pierre-André Weitz brillent par couches successives de projections sur des voiles transparents avec, au fond du plateau, l'orchestre comme empreint de mystère. Désormais Directeur du Théâtre du Châtelet, Olivier Py est un habitué des mises en scène d'opéra, notamment à l'Opéra de Paris, au Théâtre des Champs-Elysées et au Festival d'Aix-en-Provence. Pour cette production, il fait appel à son acteur-fétiche, Bertrand de Roffignac, que l’on a vu dans son incarnation intense et survoltée d’Arlequin dans Ma Jeunesse exaltée, du même Olivier Py, au Festival d’Avignon en 2022.
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Olivier Py adaptation et mise en scène
Pierre-André Weitz décors et costumes
Anu Tali direction musicale
Orchestre de chambre de Paris
Avec Bertrand de Roffignac, Céline Chéenne, Raquel Camarinha, Clémentine Bourgoin, Lucie Peyramaure, Emilien Diard-Detoeuf, Damien Bigourdan, Pierre Lebon, Marc Labonnette, Sevag Tachdjian, Justine Lebas, Pierre-Antoine Brunet

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