L'Amante anglaise avec Sandrine Bonnaire au Théâtre de l'Atelier

L'Amante anglaise de Marguerite Duras au Théâtre de l'Atelier

• Une enquête sur un meutre atroce qui peine à en révéler les ressorts profonds
• Un jeu sobre et subtil
• Une mise en scène minimaliste qui concentre l'attention sur le texte
• Marguerite Duras, l'exploration de l'âme par les non-dits

Enquête sur un meutre atroce

Claire Lannes a tué et démembré sa cousine sourde et muette, puis jeté les morceaux depuis un pont, sauf la tête qui reste introuvable. L'enquête est menée par un personnage sec et sinueux (Frédéric Leidgens) qui interroge Pierre, le mari de Claire (Grégoire Oestermann), puis Claire elle-même. La recherche de vérité se heurte aux contradictions des récits et à l'impossibilité de comprendre les motivations du crime. Chaque dialogue, loin d'apporter des réponses claires, déploie davantage de zones d'ombre, soulignant l’absurdité de l'existence et les limites du langage à exprimer l'indicible.

Un jeu sobre et subtil dans une mise en scène minimaliste

Jacques Osinski opte pour une scénographie dépouillée, avec un rideau de fer et un plateau vide qui symbolisent l'enfermement des personnages. Du coup, c'est la puissance du texte qui est révélée par un jeu d'acteurs tout en nuances, intrigant et captivant. Sandrine Bonnaire, dans le rôle de Claire, ne quitte pas sa chaise durant toute la pièce. Loin d'être folle, elle est surtout dévorée par une détresse poignante qui se révèle par petites touches, par des moments fugaces où l'émotion prend le dessus sur un discours froid et presque insensible. Frédéric Leidgens, dans le rôle de l'interrogateur, et Grégoire Oestermann, en mari tourmenté, créent un dialogue acéré qui fait naître le trouble. Cette version respecte la prose de Duras, tout en accentuant la dimension carcérale et l'intimité du drame.

" Une immersion vertigineuse dans les méandres de la folie humaine "

Marguerite Duras

Marguerite Duras (1914-1996), écrivaine et cinéaste, est l'une des figures emblématiques de la littérature du XXe siècle. Son enfance en Indochine lui a inspiré des œuvres célèbres telles que "L'Amant", "L'Eden cinéma" et "Un barrage contre le Pacifique". Dans une économie de mots qui renforce l'intensité émotionnelle, son style privilégie les non-dits et les silences dans une écriture fragmentée. Fascinée par les faits divers, elle explore dans ses récits le mystère des sentiments, la violence latente des relations et l'absurdité de l'existence. "L'Amante anglaise" s'inscrit dans cette quête de dévoilement des profondeurs de l'âme, où le langage ne fait qu'effleurer la vérité.
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D'après le roman de Marguerite Duras (1967)
‍Jacques Osinski mise en scène
Avec Sandrine Bonnaire, Frédéric Leidgens et Grégoire Oestermann

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