La Serva amorosa de Goldoni à la Porte St. Martin
Au Théâtre de la Porte Saint-Martin, Isabelle Carré incarne une Serva amorosa fidèle, honnête et diablement déterminée ! Une comédia savoureuse et incisive, à la manière de Goldoni.
Une Serva amorosa maligne et bien déterminée
- Une comédie à rebondissements où une servante mène le jeu
- Satire de l'hypocrisie intéressée et des rapports de classe au XVIIIe siècle
- Carlo Goldoni, le Molière italien
Un père faible soumis à une femme sans scrupules
Florindo est un jeune noble sincère et intègre. Son père Ottavio, riche marchand et viellard, se laisse mener par le bout du nez par sa nouvelle épouse Béatrice qui n'attend que son décès pour hériter des ses biens. Béatrice fait chasser Florindo de la maison de son père et fait en sorte qu'il soit spolié de son héritage au profit de son benêt de fils, Lélio. Florindo, avec sa maigre pension versée par son père, s'en va vivre dans un logement misérable qu'il partage, en tout bien tout honneur, avec sa dévouée servante Coraline. Au milieu de ce chaos familial, Coraline va user de toutes les stratégies pour rétablir les droits de Florindo et démasquer les mensonges intéresser de Béatrice. Loyale, rusée et honnête, elle mène le jeu avec autant de détermnation que de verve.
Une comédie satirique très moderne et démocratique
La pièce de Goldoni est étonnamment moderne par le regard incisif qu'elle propose sur les rapports de pouvoir et les luttes sociales du XVIIIe siècle. Au-delà de la comédie, elle donne aux serviteurs les attributs de l'intelligence, de la clairvoyance et de l'honnêteté face à des aristocrates manipulateurs, faibles ou carrément idiots comme Lélio. Catherine Hiegel dirige ce spectacle avec fermeté et subtilité et fait de la pièce un brûlot féministe porté par Isabelle Carré. La mise en scène modernise subtilement l'œuvre tout en respectant ses racines historiques avec un décor et des costumes évocateurs mais sobres. Lors des premières représentations, le message appuyé faisait perdre de sa saveur à la pure comédie, et les transitions entre scènes semblaient poussives. Un réglage corrigé depuis ?
« Vive notre sexe et que crève sur l’heure qui ose en dire du mal. »
Carlo Goldoni, le Molière italien
Le Vénitien Carlo Goldoni (1707-1793) est souvent considéré comme le "Molière italien". Il a profondément renouvelé le théâtre de son temps en abandonnant les masques et les personnages figés de la commedia dell'arte au profit d’une écriture plus réaliste. Ses œuvres, telles que La Locandiera, Arlequin serviteur de deux maîtres, Le Bourru bienfaisant ou Les Rustres, sont connues pour leur humour fin, leurs dialogues vifs et leur regard critique sur la société. Son théâtre innove en introduisant des personnages très humains qui incarnent avec perspicacité la société de leur temps avec humour, mais aussi beaucoup de nuances. En 1762, il s’installe en France où il continue à écrire en français, marquant ainsi la scène théâtrale européenne de son empreinte.
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Comédie en trois actes de Carlo Coldoni (1752)
Catherine Hiegel mise en scène
Avec Isabelle Carré, Hélène Babu, Jackie Berroyer, Olivier Cruveiller, Antoine Hamel, Jeremy Lewin, Tom Pezier, Jérôme Pouly, Stanislas Stanic et les apprentis du Studio - ESCA : Ombeline Guillem et Victor Letzkus-Corneille