Le Suicidé de Nicolaï Erdman à la Comédie-Française

Un Suicidé vaudevillesque à la Comédie-Française

• Un quiproquo autour d'une banale envie de saucisson
• Une farce qui interroge le sens de la vie
• Une mise en scène vaudevillesque portée par la troupe de la Comédie Française
• Nicolaï Erdman, le burlesque satirique à portée philosophique

Le vrai-faux Suicidé

Dans les années 20 en Union soviétique, la vie est dure dans les appartements communautaires où plusieurs familles partagent cuisine et sanitaires. Au milieu de la nuit, Sémione Sémionovitch réveille malencontreusement sa femme Macha. Il est à bout et la dispute éclate.Son chômage qui se prolonge, sa dépendance financière, la cohabitation dans l’appartement communautaire… Cette vie lui devient insupportable ! Alors qu’il se réfugie dans la cuisine pour satisfaire une innocente envie desaucisson, l’ultime quiproquo survient. Sa femme est persuadée qu’il est sorti mettre fin à ses jours et demande secours aux voisins. Commence alors le drame satirique : les intéressés ne pensent pas à le sauver mais à soutenir leurs causes personnelles en revendiquant son suicide. La confusion fait de Sémione le centre de l’attention. Si bien qu’il décide d’en profiter, car il retrouve enfin le sentiment d’exister…

Une farce à la portée philosophique

En 1928, Nicolaï Erdman signe vec Le Suicidé l’une des plus belles pièces de la Russie communiste. Censurée, elle ne sera jouée qu’après la chute du mur de Berlin. L’auteur ne traite pas tant le sujet politique et social que la dimension humaine et philosophique. Le régime stalinien sert à révéler la vie de l’individu en lutte pour atteindre ses idéaux : une réflexion la liberté et le sens de la vie qui semble trouver sa valeur dans la mort.

" Ce qu'un vivant peut penser, seul un mort peut le dire. " Extrait de la pièce

Stéphane Varupenne pousse Le Suicidé dans le vaudeville

Stéphane Varupenn e, sociétaire de la Comédie-Française, s'empare de cette comédie grinçante en jouant à fond sur le burlesque et l'absurde pour accentuer les contrastes entre le désespoir individuel et la pression sociale hystérique. Les acteurs de la troupe incarnent des personnages bigarrés, comiques et pathétiques, avec une énergie débordante. La scénographie inventive d' Eric Ruf renforce l'absurdité de la pièce : du kommunalka décrit par Erdman ne reste qu’un seul espace à vue, une minuscule chambre où vivent Sémione, Macha et sa mère.

Nicolaï Erdman

Nicolaï Erdman (1900-1970) est un dramaturge et scénariste russe dont la carrière fut marquée par la censure soviétique. Il commence à écrire dans les années 1920, période où le théâtre soviétique cherche à faire de l'art un messager de l'idéologie communiste. Ses pièces, souvent teintées d’humour noir, mettent en lumière les contradictions du système tout en explorant les doutes existentiels des individus. Son style allie souvent satire mordante et farce burlesque. Son œuvre la plus connue, Le Suicidé, n’a jamais été jouée de son vivant en raison de son contenu jugé subversif par les autorités. Malgré ces obstacles, Erdman a continué à écrire pour le théâtre et le cinéma, collaborant avec des réalisateurs de renom.

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Stéphane Varupenne mise en scène

Eric Ruf scénographie

Avec la troupe de la Comédie-Française

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