The Exterminating Angel de Thomas Adès met l'Opéra Bastille à nu
(c) Agathe Poupeney
Spectacles expos

The Exterminating Angel à l'Opéra Bastille

Une assemblée très select se retrouve enfermée dans une demeure cossue, privée d'eau et de nourriture. L'adaptation du film célèbre de Buñuel est une peinture magistrale de la nature humaine.

29/1/2024
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23/3/2024
Opéra national de Paris
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Bastille

The Exterminating Angel : Thomas Adès met la nature humaine à nu

  • L'adaptation lyrique du célèbre film de Luis Buñuel
  • Une peinture magistrale des passions humaines
  • La mise en scène crue et débridée de Calixto Bieito
  • Le défi d'une partition exigeante brillamment relevé par l'excellente distribution
  • Thomas Adès, l'audace musicale

La dérive d'un groupe très select

À l'ssue d'une représentation de Lucia de Lamermoor à l'opéra, un groupe d'amis de la haute société se retrouve à dîner dans la demeure cossue des Nobile. Soudain, les domestiques disparaissent et les occupants se retrouvent bloqués dans la maison, sans eau ni nourriture. Commence une descente aux enfers qui décape le vernis social et met à nu les passions humaines, entre désir, haine et trahison. La soif, la faim, le manque d’hygiène et l'urgence des secours libèrent les pulsions.

Une peinture terrifiante et grotesque de la nature humaine

Le film de Luis Buñuel (1961) était une critique acerbe de la bourgeoise. L'opéra de Thomas Adès en fait une farce grotesque et tragique qui pulvérise les règles de la vie en société et met à nu les ressorts de l'âme humaine. Au-delà de la farce, l'œuvre explore aussi les faiblesses d'êtres angoissés dans une dynamique de groupe où la solidarité laisse la place à la cruauté, mais aussi à la compassion. Sauvez-moi ou sauve-qui-peut. Dans un décor entièrement blanc, le mobilier rouge vif et les costumes de soirée châtoyants sont une palette expressionniste pour habiller des comportements de plus en plus animaux.

" Quelque chose de profondément humain finira par palpiter, misérable et noble à la fois. " Télérama

Une partition foisonnante, une distribution de haut vol

Thomas Adès signe en 2016 pour le Festival de Salzburg une partition riche et tendue, amplifiant l’atmosphère étrange du livret par des instruments singuliers comme les ondes Martenot. L'angoisse du confinement est exacerbée par des voix expressives, radicales, qui vont loin dans la gamme chromatique. Les Chœurs de l’Opéra de Paris sont, à l’instar d’une distribution de haut vol, excellents.

Thomas Adès

Né en 1971 à Londres, Thomas Adès fait sa formation musicale à la Guildhall School of Music and Drama. Son style est caractérisé par une fusion audacieuse d'éléments contemporains et traditionnels, combinant harmonies complexes, textures riches et rythmes vifs. Powder Her Face (1995), son premier opéra, a immédiatement fait beaucoup de bruit pour son inventivité. Ont suivi des succès comme Asyla (1997), The Tempest (2004) et In Seven Days (2008).

29/1/2024
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23/3/2024
Opéra national de Paris
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Bastille
120 rue de Lyon 75012 Paris
Du lundi au samedi à 20 h, dimanche à 14 h 30 - Durée : 2 h
Photos Agathe Poupeney
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